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Coronavirus : les compagnies aériennes en première ligne

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En quelques jours, l’épidémie de Coronavirus a bouleversé l’économie mondiale. Deux secteurs sont déjà durablement concernés : celui des transports et du tourisme. Le tarissement des flux de voyageurs et la fermeture de nombreuses frontières mettent la santé financière des compagnies aériennes du monde entier dans le rouge.

 

Un arsenal de mesures pour lutter contre l’épidémie

 

Alors que l’épidémie de Covid-19 était encore circonscrite à la Chine, de nombreux pays ont décidé de rapatrier leurs ressortissants par avion de toute urgence. Le mois dernier, c’est ainsi plus de 300 Français qui ont été rapatriés par l’armée de la ville de Wuhan et de la province du Hubei, le désormais tristement célèbre épicentre de l’épidémie.

Un retour qui s’est accompagné de mesures de précaution : 28 de ces ressortissants ont été confinés dans un centre de vacances en Normandie, dont ils sont sortis le 6 mars 2020. Une mesure comparable a été prise outre-Manche : le 9 février atterrissait à Londres le second avion affrété par le gouvernement de Sa Majesté et opéré par la Royal Air Force, pour rapatrier environ 200 Britanniques ainsi que d’autres ressortissants étrangers. Des mesures similaires ont été opérées par les autres pays européens et les États-Unis.

En Afrique, le Maroc s’est tourné vers sa compagnie nationale, Royal Air Maroc, pour rapatrier ses 167 ressortissants le dimanche 2 février. L’avion mis à disposition a atterri à l’aéroport de Benslimane (entre Rabat et Casablanca), d’où une équipe médicale civile et militaire a accompagné les voyageurs qui sont restés vingt jours sous surveillance à l’hôpital Sidi Saïd de Meknès et à l’hôpital militaire Mohamed-V de Rabat.

Une intervention en urgence orchestrée par les différents États pour rapatrier leurs ressortissants, qui s’est finalement rapidement combinée par plusieurs mesures adoptées par les compagnies elles-mêmes.

Nombre d’entre elles ont ainsi décidé de suspendre ou de réduire leurs vols vers la Chine continentale. Alors que Korean Air, Finnair, Air Algérie, Delta Airlines ou encore Américain Airlines se contentaient de réduire leur desserte, d’autres compagnies plus prudentes telles qu’Air France, British Airways, Lufthansa, KLM ou Royal Air Maroc ont totalement suspendu leurs vols vers la Chine. Une politique de précaution que la compagnie nationale marocaine a été la première, le 10 mars, à étendre à l’intégralité de ses vols vers l’Italie jusqu’au 31 avril. De nombreuses compagnies telles que Ryanair, Wizz Air ou Air France ont suivi RAM après la propagation du virus dans la péninsule, tandis que l’Espagne a été le premier pays à suspendre tous les vols avec l’Italie.

Alors que les compagnies aériennes low cost telles que Ryanair et Transavia ne remboursent pas leurs passagers s’ils annulent leurs voyages, certaines grandes compagnies proposent des facilités d’échanges de billets — à l’instar de la Lufthansa — tandis que d’autres, plus généreuses, proposent également un remboursement des billets sous forme de bons d’achat. C’est par exemple le cas d’Air France, de Qatar Airways et de Royal Air Maroc.

 

Une crise sanitaire provoquant une crise économique

 

Cette politique d’échange/remboursement des billets a un coût, qui vient s’ajouter à celui de la suspension des lignes (un avion cloué au sol coûte 80 000 € par jour) et de l’effondrement du trafic aérien mondial depuis le début de la crise liée au coronavirus : avec la recommandation des autorités sanitaires aux voyageurs de reporter leurs déplacements à l’étranger, la diminution du trafic aérien mondial est estimée à 30 % sur le mois de mars, avec une perte de chiffre d’affaires de 113 milliards de dollars — soit 20 % du chiffre d’affaires du secteur dans le monde — et ce sans compter le manque à gagner sur l’activité cargo.

Or, dans le secteur du transport aérien, aucune assurance n’existe pour couvrir les pertes d’exploitation liées à une telle crise. Plusieurs acteurs du secteur ont déjà fait part à la presse de leur constat : l’aérien rencontre un véritable trou d’air et une période de secousses quasiment inédite de son histoire. Pour Abdelhamid Addou, PDG de Royal Air Maroc, le constat est sans appel : « L’impact est là, il faut l’admettre ». Un impact exceptionnel qui a d’ailleurs contraint sa compagnie à mettre en place un plan d’austérité et de « réduction de la voilure ». Des mesures viennent nuancer un début d’année qui s’annonçait prometteur pour RAM. Cette dernière ayant réalisé une augmentation de 22 % de réservations en janvier et s’apprêtant à célébrer son entrée dans l’alliance Oneworld le 31 mars prochain.

Pour encaisser ce choc, l’entreprise marocaine, à l’instar de plusieurs autres compagnies nationales, compte sur un soutien fort de l’État pour traverser la crise. Le gouvernement chinois, selon Bloomberg, serait d’ailleurs déjà en train de préparer un plan de sauvetage de la compagnie Hainan Airlines qui a d’ores et déjà suspendu le paiement des employés pour éviter, comme Flybe, de tout simplement déposer le bilan. Un soutien de l’État qui risque d’être indispensable pour de très nombreuses compagnies dans les prochains mois.

Crédits photo:  Skyler Smith

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